Maladie d'Alzheimer
Démence à développement progressif,
dominée par des troubles de la mémoire, atteinte du langage
et des fonctions intellectuelles.
Epidémiologie :
La maladie d'Alzheimer est diagnostiquée depuis 1906.
Sa fréquence augmente avec l'âge. Parmi les facteurs de risque,
mis à part l'âge et les antécédents familiaux,
on retrouve la trisomie 21.
Les diagnostics différentiels sont: autres démences, syndrome
dépressif, maladie de Kreutzfeld Jacob, alcoolisme, intoxication au
CO2 ou au plomb, hématome sous-dural, carence en folates B12.
Clinique :
Phase initiale (3 à 4 ans) :
Troubles de la mémoire progressifs, troubles du langage, du raisonnement
et du comportement, modification de l'affectivité. L'examen neurologique
est normal.
Phase d'état (3 à 6 ans) :
Syndrome démentiel qui s'aggrave petit à petit, nécessite
des aides à domicile, les troubles mnésiques sont majeurs, troubles
affectifs important, apparition d'une désorientation temporo-spatiale.
On parle de syndrome apraxo-aphaso-amnésique et agnosique. L'examen
clinique montre une baisse de l'état général (perte de
poids, négligence dans les auto-soins,…) et souvent l'apparition
de spasticité.
Phase Terminale :
Démence majeure, communication impossible, autonomie nulle, altération
de la conscience, précédant le décès.
Le diagnostic et la mesure de l'évolution sont possibles
grâce à différents tests (séries de questions simples
permettant d'évaluer la démence).
Traitement :
Il freine l'évolution et améliore les troubles
du comportement, le maintien des repères est important, c'est pourquoi
le maintien à domicile est préférable, accompagné
d'une sauvegarde de justice (curatelle, tutelle,..)
Lexique des mots pouvant être rencontrés dans cette
pathologie :
- Désorientation temporo-spatiale : désorientation dans le
temps et dans l'espace (quand et ou?)
- Troubles mnésiques : troubles de la mémoire (amnésie:
perte de la mémoire)
- Apraxie : troubles gestuels (difficulté à effectuer certains
gestes, attraper des objets,…)
- Aphasie : perte du langage
- Agnosie : perte de la faculté de reconnaître (des objets
par exemple)
- Spasticité : hypertonie des muscles du squelette, avec rigidité
(on retrouve ce symptôme dans ce qu'on appelle le syndrome extrapyramidal). |
Diagnostics infirmiers associés et Conduite à
tenir :
- Altération des opérations de la
pensée :
Réorienter le patient, entretenir la conversation,
penser à sa sécurité (barrières au lit, débrancher
les gazinières,…) car il existe un risque élevé
d'accident. Créer un climat calme, lui parler avec douceur et intérêt
(pour qu'il sente qu'il a de l'importance à vos yeux). Utiliser des
mots simples, ne pas provoquer, critiquer ou contredire le patient (risque
de réaction de lutte ou de fuite)
- Altération de la perception sensorielle
:
Vérifier la température de l'eau lors des soins,
vérifier l'état cutané, éliminer les bruits inutiles
et gênants (télévision ou radio pendant les soins,…),..
- Incapacité (partielle ou totale) d'accomplir
ses soins personnels :
Faire participer le patient selon son degré d'autonomie,
aux soins de toilette, habillage, déshabillage,…Si besoin conseiller
l'entourage sur les gestes à effectuer, selon l'évolution adapter
les soins et la fréquence de nos interventions.
- Perturbations des habitudes de sommeil :
Favoriser le maintien des repères, des rituels (comme
les jeunes enfants). Conseiller d'éviter la consommation d'excitants
(café, thé, alcool,…). Organiser les soins en fonction
du rythme du patient, et tenir compte de l'état de santé de
la personne ressource.
- Incapacité (partielle ou totale) d'organiser
et d'entretenir le domicile :
Vérifier la mise en place d'aide au domicile, en dehors
des soins, et leur adéquation avec les besoins de la personne.
- Difficulté à se maintenir en santé
:
Oubli de manger (courbe de poids), perte du contrôle
des sphincters (incontinence nécessitant des protections).
- Peur :
Quant au devenir, à l'aggravation de la maladie, rassurer
le patient et son entourage, c'est une maladie évolutive, mais nul
ne peut savoir à quelle vitesse. Donner les informations en fonction
de ce que la personne peut entendre. Faire attention aux réactions
violentes liées à la peur lors des soins, expliquer toujours
ce que l'on va faire.
- Risque de défaillance dans l'exercice
du rôle de l'aidant naturel :
Tenir compte de la personne ressource pour l'organisation
des soins, donner les conseils nécessaires, écouter la personne
ressource si elle a besoin de parler des problèmes qu'elle rencontre.
Orienter la personne vers les réseaux d'associations concernant cette
maladie.
- Risque de syndrome d'inadaptation à un
changement de milieu :
Conseiller d'éviter les hospitalisations, déménagement,
placement, éviter les modifications de décoration,….même
un changement de tapisserie dans la chambre peut être perturbant (jusqu'à
un certain stade de la maladie)
CRF SSIAD Sedan – Validé par un gériatre
-novembre 2004