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Protocole Soins
Les protocoles sont réalisés par l'Aressad et n'ont pas valeur
de "lois". Ils sont adaptés aux services de soins infirmiers à domicile.
(Rédaction: Hélène LANGLET)
Pour tous les soins, se laver les mains après avoir ôté les gants. En effet, le port de gants favorise la multiplication des germes. C'est un milieu, chaud, humide donc propice à la multiplication, même si on s'est lavé les mains avant. Pour les toilettes intimes, il est indispensable de porter des gants, ceci fait partie des précautions standard
Prévention des escarres
Objectifs :
- Maintenir l'intégrité cutanée
- Mettre en palce des mesures préventives adaptées.
Evaluation des risques :
- La première des actions est d’évaluer les risques en
fonction de l’état du patient et de son environnement. Sont des
facteurs favorisants :
- l’affaiblissement général, la réduction de la mobilité,
la modification des tissus et de la masse musculaire liée à l’âge,
le mauvais état nutritionnel et la déshydratation, la maladie
chronique, l‘incontinence, le manque de soins personnels (hygiène,..)
certains traitements et matériels, le tabac,…
Il existe des échelles permettant de chiffrer ce risque (Norton, Waterloo,
...)
Actions :
En fonction des facteurs de risques, différentes actions sont à
mettre en place.
1. Le massage trophique :
Il ne se fait que sur une peau propre et saine : faire un soin d’hygiène
avec un savon doux, étaler le produit anti-escarre utilisé habituellement
type : Biafine, Déxeryl,.. ; effleurer douvementavec la main nue, avec
une crème hydratante la plus neutre possible, faire ainsi sur
toutes les zones à risques (cf. figure A).
On peut utiliser également un produit de type Sanyrène, ou de
l'huile de pépin ou de maïs (attention, ne mettre que quelques gouttes
de produit).
Dans tous les cas, éviter tout produit alcoolique qui assèche
la peau et tout produit "épais" qui bouches les pores.
2. Adaptation de l’environnement et éducation
du patient et de son entourage :
Lors des soins, éviter que la personne n’ait froid (couvrir et
éviter les courants d’air) car le froid entraîne une vasoconstriction.
Eviter les plis des draps et des vêtements, enlever les miettes et autres
déchets du lit, du fauteuil,…
Vérifier que les vêtements, chaussures, bas, … soient à
la bonne taille et adaptés au handicap du patient.
Vérifier le matériel utilisé :
- pour les incontinents : les protections doivent être changées
dès que nécessaire, ne doivent surtout pas être réutilisées.
On peut penser pour les hommes aux étuis péniens, voire à
l’installation d’une sonde (ainsi que pour les dames) Attention
: acte médical.
- le lit : le matelas doit être adapté et en bon état (à
air, à plots, gaufrier,…), il peut être recouvert d’une
protection plastique, d’un drap (si possible éviter le drap housse
qui minimise l’effet anti-escarre), et d’une alèse jetable,
et c’est tout.
- le fauteuil : il est peut-être nécessaire d’utiliser un
coussin anti-escarre (en mousse à mémoire de forme, de gel, à
eau,…) en bon état.
- en cas de contention au fauteuil ou lit, vérifier que les sangles ne
blessent pas le patient.
- veiller à l’utilisation prudente des lampes ou coussins chauffants.
3. Conseils divers à donner
au patient :
- Dans la mesure du possible, prévoir des changements de position
dans la journée et dans la nuit.
- Eviter l’exposition au soleil ;
- En cas de lésions de grattage : utiliser de la glace pour limiter
les démangeaisons, couper les ongles des mains courts, porter des
gants ;
- Surélever les pieds pour améliorer le retour veineux ;
- Veiller à une bonne alimentation et un bon apport liquidien (penser
aux compléments alimentaires enrichis en protides, à l’eau
gélifiée,…)
- Pour les personnes diabétiques : se faire soigner les pieds par
un pédicure.
- Pratiquer des exercices actifs ou passifs des membres, afin de favoriser
la circulation veineuse.
4. Conduite à tenir lors des manipulations
et de l’installation :
- Eviter de « tirer » le patient par ses vêtements,
- Ne pas laisser le patient en position assise au lit, ou mettre un coussin
au bout du lit, pour le caler et éviter qu’il ne glisse.
- Utiliser la potence pour les « rehaussements » au lit ;
dans la mesure du possible.
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- En position allongée, installer un coussin sous les mollets pour
que les talons soient dans le vide.
Transmissions :
Transmissions écrites sur le dossier de soin
(soin, résultat et conduite tenue), et orales à l’infirmière
si besoin.
Important :
On peut mesurer l’état cutané
de la manière suivante
1- érythème (tache rouge)
2- phlyctène (ampoule séreuse ou hématique, noire)
3- ulcération
4- nécrose (mort cellulaire définitive) et/ou macération
(atteinte des tissus superficiels et profonds)
5- escarres multiples
Conduite à tenir :
Mettre en décharge la zone à risque
(surélever, changer de position, ...)
Au stade 1 : Arrêter les massages qui sont traumatisants, appliquer
un film de polyuréthane (type: Tegaderm°, Visulin°, Oposite°)
et surveiller régulièrement.
Au stade 2 : la phlyctène constituée est percée avec
une aiguille stérile, découper le toit de la bulle et appliquer
un pansement gras ou un hydrocolloïde extra-mince (type Comfeel transparent).
Aux stades 3, 4 et 5 : prévenir l’IDE du service pour un
éventuel relais à l’IDE libérale
CRF SSIAD Sedan - 07/2004
Validé par S.Palmier
réseau Ville Hopital, Plaies et cicatrisation du Languedoc Roussillon